Les précipitations ont subi une baisse qui varie entre 3 et 30% avec une baisse moyenne de 26% dans la région Nord-Ouest du pays. On observe aussi un régime des précipitations qui change avec des pluies fortes plus fréquentes et plus concentrées notamment entre les mois d’octobre et novembre. Les projections prévoient une tendance à la baisse des cumuls annuels des précipitations entre 10 et 20% pour atteindre 30% sur les provinces sahariennes à l’horizon 2100 pour le scénario « Optimiste » et atteindre 40% pour le scénario « Pessimiste » (3ème Communication Nationale Maroc).
Celles-ci deviennent plus fréquentes et plus longues, avec des températures pouvant atteindre jusqu'à 47°- 48 durant certaines années. La projection médiane des changements de la durée des vagues de chaleur est de plus 26 jours d’ici 2100, avec des projections variant de 8 à 66 jours (Climate Service Center Germany).
Les sécheresses sont plus fréquentes et plus longues. Entre 1940 et 1979 il y a eu 5 sécheresses en 40 ans alors qu'entre 1980 et 2002, on en compte 10. On s’attend À une prolongation des sècherres de plus de 5 jours d’ici 2100 (Climatic Service Center). Il en est de même pour les inondations. Dans la région du Souss Massa par exemple, on note une forte augmentation du nombre d’inondations : entre 1982 et 2007, il y a eu 4 inondations en 25 ans alors qu'entre 2008 et 2015, on en compte 7.
Pour la côte méditerranéenne du Maroc le niveau de la mer a montré une élévation d'environ 0,6 mm / an pour la période 1945 à 2000. Sur la côte Atlantique on observe une élévation entre 1,6 à 2 mm/an pour la période 1955-2003. (3ème Communication Nationale). Le GIEC prévoit une augmentation de 18 à 59 cm du niveau de la mer d'ici la fin du 21ème siècle. Les surfaces de plage se réduisent, et la fréquence annuelle des catastrophes naturelles sur la mer augmente et les houles deviennent plus dangereuses.
Il est prouvé que les ressources en eau, notamment des bassins, subissent des baisses significatives, avec une situation de pénurie d’eau attendue entre 2020 et 2050. Le dernier rapport de la 3eme Communication Nationale du Maroc.
Températures en hausse | La projection médiane des changements de températures annuelles montre une hausse de 3,6 ° C d'ici 2100, avec des variations de températures allant de 2,2 à 5,0 ° C. |
Le changement de température peut être considéré comme fort. | |
Depuis les années 60, les températures moyennes ont augmenté d'au moins 1°C dans de grandes régions du pays. | |
Vagues de chaleur prolongées | La projection médiane des changements de la durée des vagues de chaleur est de plus 26 jours d’ici 2100, avec des projections variant de 8 à 66 jours. La variation des durées de vagues de chaleur peut être considérée comme forte. |
Périodes de froid réduites | La projection médiane des changements de la durée des périodes de froid est de moins 6 jours d’ici 2100, avec des projections variant de 10 à 1 jours. La variation des durées de vagues de froid peut être considérée comme forte. |
Baisse des précipitations | La projection médiane des changements de précipitations annuelles totales montre une baisse de 25% d’ici 2100, avec des variations allant de moins 48% à 10%. Les variations de précipitations annuelles totales peuvent être considérées comme modérées. |
Périodes de sécheresse prolongées | La projection médiane des changements de la durée des périodes de sécheresse est d’une augmentation de 5 jours d’ici 2100, avec des variations allant de 1 à 34 jours. La variation des durées de période de sécheresse peut être considérée comme modérée. |
Intensité et fréquence des fortes pluies moyennes | La projection médiane des changements de l'intensité des pluies fortes est sans changement substantiel. Les projections montrent des variations allant de moins 16% à plus 34%. Les changements de l'intensité et de la fréquence des pluies fortes peuvent être considérés comme modérés. |
Les pluies sont devenues plus irrégulières et ont décliné de 3-30 % dans différentes régions. Le modèle saisonnier a aussi changé, présentant une augmentation des précipitations en octobre et novembre ainsi que des réductions substantielles pendant le reste de l'année | |
Niveau des mers en hausse | Le niveau global de la mer devrait augmenter de 18 à 59 cm d'ici la fin du 21ème siècle. Au niveau local ces changements peuvent être sensiblement différents des projections du niveau moyen de la mer. |
L'activité économique est fortement concentrée le long de la côte, et l'élévation du niveau de la mer représente une vraie menace pour les activités économique notamment liées au tourisme et à l'agriculture. Pour la côte méditerranéenne du Maroc le niveau de la mer a montré une élévation d'environ 0,6 mm / an pour la période 1945 à 2000, ce qui est conforme avec les mesures marégraphiques à Ceuta avec une tendance déclarée de 0,5 mm / an. Sur la côte Atlantique on observe une élévation entre 1,6 à 2 mm/an pour la période 1955-2003. |
Tableau: Projections climatiques (Source: Climate Service Center Germany 2013)
Les phénomènes de changement climatique affectent directement les écosystèmes et les systèmes humains. Ces impacts sont aggravés par diverses pressions humaines, comme l'expansion rapide des villes, de l'industrie et du tourisme. Alors que la vulnérabilité aux conditions climatiques varie entre les secteurs et les entreprises, des conclusions générales peuvent être émises concernant le Maroc.
L'eau est la ressource la plus directement et fortement touchée par le changement climatique au Maroc – la combinaison des températures grimpantes et descendantes et des violentes averses sont responsables de la salinisation et de la désertification (Schilling et al. 2012). De plus les sécheresses de plus en plus récurrentes et sévères, sont conjuguées à une demande en eau de plus en plus croissante. Les apports naturels en eau ont subis une réduction de près de 20% au cours des trente dernières années. (2nde Communication Nationale sur les Changements Climatiques). La pénurie en eau aura des conséquences sur l’ensemble de l’économie ; en premier lieu sur la production agricole, et l’agro-industrie qui en dépend directement, mais aussi sur des productions intensives en eau comme le textile, la transformation de poissons, ou l’industrie du Tourisme. Il existe aussi des risques indirects comme l’augmentation du prix de l’eau.
Au cours de la dernière décennie, le Maroc a connu plusieurs inondations sous forme de crues éclairs ou crues massives. Elles ont provoqué des pertes en vies humaines et des dégâts économiques importants. Les pluies sont de plus fortes intensités et localisées, rendant difficiles la prévision et les solutions d’aménagement appropriées. (2nde Communication Nationale sur les Changements Climatiques). Les inondations ont déjà fortement touchées certaines industries à Casablanca et Tanger, causant des d’importants dégâts matériels (bâtiment, machines, etc). Par exemple, la zone industrielle de Tanger (AZIT) a été sévèrement affectée par les inondations de 2008 qui ont engendrés des dommages matériels au niveau de la zone et des entreprises de près de 1,5 Milliards de DH[1].
Au Maroc, les effets de l’augmentation de la température sur l’agriculture ainsi que ceux d’une pluviométrie de plus en plus rare dans certaines régions agricoles sont déjà perceptibles. L’augmentation de la température va probablement réduire la productivité des principales cultures et augmenter leurs besoins en eau, diminuant ainsi directement l’utilisation efficace de l'eau pour l’irrigation. On note une diminution de 15 à 20% pour toutes les cultures dans des régions ayant connues des niveaux élevés de réchauffement (IPCC AR5 WGI). Les effets du climat et de ses aléas ont eu une grande part de responsabilité dans les crises qu’a connues l’agriculture au Maroc ce dernier siècle. (2nde Communication Nationale sur les Changements Climatiques). Les impacts négatifs des vagues de chaleur sur la production agricole sont déjà perceptibles sur certaines cultures au Maroc. Une étude faite par Agrotech sur l’impact des vagues de chaleur sur les rendements des agrumes dans le Souss Massa Draa montre que les rendements d’agrumes ont baissé de près de 40% suite à la vague de chaleur de 2012-2013.
Impacts du changement climatique
Les produits manufacturés et en particulier le textile sont particulièrement vulnérables au changement climatique. Les effets négatifs sur le secteur du textile incluent : la baisse de la disponibilité des matières premières (produits agricoles comme le Cotton et la jute), manque énergétique et pénurie d’eau, l’endommagement des locaux et machines. Les inondations peuvent avoir un impact important par la détérioration des systèmes de communication et de transport, et d’approvisionnement en électricité, des infrastructures endommagées. De plus ces types de secteur dont les processus de production présentent des risques de pollution important e.g. pollution de l'eau feront bientôt l'objet de réglementations gouvernementales plus strictes.
Evènements climatiques et effets négatifs touchant le secteur
Risques pour le secteur
Impacts du changement climatique
Le tourisme, qui est un secteur très dépendant de son environnement externe, est un secteur particulièrement vulnérable au changement climatique, et qui lui-même exerce de forces pressions sur les écosystèmes. Les hôtels, restaurants, opérateurs touristiques et indirectement les touristes eux-mêmes sont les principaux acteurs touchés. Les effets négatifs sur le secteur du tourisme incluent : l’endommagement des hôtels et restaurants spécialement ceux localisés sur la cote, la pénurie d’eau pour approvisionner les services très consommateurs d'eau e.g piscines et golfs, la détérioration de la biodiversité et des écosystèmes et les risques pour la santé des touristes. Les inondations peuvent avoir un impact important par la détérioration des locaux mais aussi des systèmes de communication et de transport, et d’approvisionnement en produits alimentaires et électricité. Un des impacts les plus importants reste les effets négatifs sur le patrimoine naturel très diversifié du Maroc (mer et montagne, campagnes). La montée des températures ainsi que des évènements météorologiques extrêmes plus fréquents pourraient réduire l'attractivité touristique du pays. Le changement climatique présente aussi des opportunités pour l’éco-tourisme qui est en hausse et une priorité du gouvernement.
Evènements climatiques et effets négatifs touchant le secteur
Risques pour le secteur
Impacts du changement climatique
L’agro-industrie dépendant entièrement de l’Agriculture est un des secteur les plus touchés par le changement climatique. Les effets négatifs sur le secteur incluent : la production agricole qui est impactée par les changements de précipitations et les sécheresses, infrastructures et machines endommagées par inondations et fortes pluies, réseaux d’approvisionnement, de communication et de distribution coupés. Les changements de durée des saisons nécessitent des approches différentes en matière de planification. Une perturbation dans la fourniture de produits frais issus de l'agriculture peut ralentir les industries de transformation des aliments et d'exportation.
Evènements climatiques et effets négatifs touchant le secteur
Risques pour le secteur
Produit Intérieur Brut (PIB) | 872 791 millions de DH (2013) |
Croissance PIB | 4,4 % (2013) |
Produits agricoles clés | orge, blé, agrumes, raisins, les légumes, les olives; l'élevage |
Industries clés | agro-industrie, maroquinerie, textile, construction, énergie, tourisme, phosphate |
PME | Les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) représentent un pilier important de l’économie marocaine avec des estimations indiquant qu’elles représentent plus de 90% de toutes les entreprises et contribuent à 21% de l’emploi total (lipoportal GIZ). |
Taux de pauvreté de la population | 8,8 % (2008) |
Population | 32,99 million (juillet 2014) |
La population a presque triplé durant les 2 dernières décennies | |
Superficie | 710 850 km² dont 3 500 km de côtes |
REFERENCES AND FURTHER INFORMATION